« C'est vraiment inespéré, mais il s'agit en même temps d'un extraordinaire
challenge à relever ». Guy Koller, le président de la Ligue d'Alsace
d'haltérophilie n'en revient toujours pas. C'est le big boss en personne, Dr
Tamas Ajan, président de la Fédération internationale (IWP) et membre du comité
international olympique qui a suggéré que Strasbourg pose sa candidature pour
l'organisation des championnats du monde individuels en 2011, soit un an avant
les JO de Londres.
« Il nous a promis son soutien total »
On mesure donc l'importance de l'événement sur le plan sportif. Car ce
Mondial constitue un passage obligé pour le gratin de l'haltérophilie mondiale,
dans la mesure où il détermine les quotas olympiques. « C'est donc l'assurance
de disposer d'un plateau royal. Le Dr Ajan a été séduit par l'organisation de
cet Euro, tant au niveau de l'hébergement, des transports et de la qualité
technique. Il nous a promis son entier et total soutien en cas de candidature
alsacienne. Je lui ai dit OK on y réfléchit, mais pas cette semaine.... »,
sourit Guy Koller, toujours aimanté par les défis.
Car l'organisation d'un
championnat d'Europe ne pèse pas le même poids qu'un Mondial pré-olympique. Il
faut tout multiplier par deux : le nombre d'athlètes (600), de participant(e)s
(1200) et donc optimiser encore les capacités d'accueil, de restauration, de
transports, ainsi que les mesures de sécurité.
350.000 € leticket d'entrée
Il faut par ailleurs relever qu'un championnat du monde a également un
prix : 350.000 €. C'est le tarif du ticket d'entrée à verser à la Fédération
internationale. En échange de quoi, le pays organisateur dispose des droits TV,
jouit des retombées merchandising et profite des rentrées de la billetterie. De
plus, l'IWP accorde son soutien logistique (arbitrage, scoring sur grand écran
etc...). Quant au budget du comité d'organisation (850.000 € pour l'Euro 2007),
il sera lui aussi en hausse, mais dans des proportions raisonnables avec une
estimation à 1,2 million d'euros.
On se doute que dès la fin de cet Euro au
Rhenus, Guy Koller et, Jean-Paul Bulgaridhès, le président de la Fédération
française, vont plancher sur ce dossier qui vaut son pesant d'or et de
reconnaissance. « Ce sera un championnat du monde de référence. Et surtout une
magnifique opportunité pour la région, rappelle le président de la Ligue
d'Alsace d'haltérophilie. Et grâce à cet Euro, nous avons pu emmagasiner de
l'expérience et tisser un premier réseau autour de partenaires et des
collectivités territoriales qui ne devraient pas rester insensibles à ce
challenge. »
30 ans après Lille
Si Strasbourg relève le défi et emporte la décision (« il faudrait présenter
un pré-dossier dès septembre à l'occasion des championnats du monde en
Thaïlande », estime Guy Koller), il s'agirait de la deuxième ville française à
accueillir cet événement planétaire. 30 ans après Lille qui avait organisé les
Mondiaux post-olympiques de Moscou en 1981.
Reste à convaincre la trentaine
de membres de la Fédération internationale. « Mais si Dieu lui-même nous donne
un coup de pouce », glisse malicieusement Guy Koller...