L'Haltérophilie / En quête de reconnaissance

 

Des résultats probants, mais une relative confidentialité médiatique : l'haltérophilie française est en mal de reconnaissance, estime Samson Ndicka Matam, l'un des chefs de file de la discipline.

L'haltérophilie française cherche la lumière des médias à la faveur de ses derniers résultats probants et après une période trouble au cours de laquelle la Fédération avait même perdu son agrément ministériel.
 « Nous sommes un peu frustrés car nous avons l'impression que les bonnes performances obtenues ces dernières années ne sont pas suffisamment relayées auprès du grand public », regrette Samson Ndicka Matam, double médaillé de bronze en 62 kg, à l'arraché et au total olympique, aux derniers championnats d'Europe disputés en Pologne. A ce titre, il est présent à l'Alpe-d'Huez, pour la 9e semaine du Comité national olympique et sportif français (CNOSF).

Samson Ndicka Matam, ici à Athènes lors des Jeux Olympiques
2004, a fait des JO de Pékin, en 2008, son objectif premier.
(Photo archives AFP)

 « Maintenant, il faut dire que notre sport a beaucoup souffert avec des problèmes tels que le dopage et que ces faits ont été bien relatés. Nous avons l'impression que notre discipline est un peu une brebis galeuse », déplore l'haltérophile. Le licencié à l'USO Dijon insiste sur les efforts de la Fédération internationale « qui mène une lutte féroce contre le dopage ».

Contrôles inopinés

 « Elle est l'une des seules qui n'a pas peur de sanctionner ses tricheurs. On le constate sur chaque plateau de compétition où il y a au moins cinq contrôles sur chaque catégorie de poids. C'est énorme. Il peut donc y avoir près de 50 contrôles pratiqués sur 250 concurrents », explique Samson Ndicka Matam, l'un des chefs de file de la discipline en France avec Vencelas Dabaya, champion du monde à l'épaulé-jeté et au total olympique en 69 kg.
 « Ça fait un certain nombre d'années que nous n'avons pas eu de contrôle positif au sein de l'élite française. Il y a eu des cas au cannabis aux niveaux régional ou national. Nous subissons des contrôles inopinés, en compétitions mais aussi à l'entraînement et parfois même en dehors. J'ai eu une fois une visite à mon domicile », insiste le Dijonnais, qui veut défendre l'image « d'une France qui est l'un des pays de pointe dans la lutte contre le dopage ».
 Sportivement, à 30 ans, Samson Ndicka Matam veut croire en ses chances d'aller aux jeux Olympiques 2008 de Pékin après s'être classé 6e à ceux d'Athènes, en 2004 : « C'est un objectif. Je veux me préparer pour ça et être à 100% là-bas ».

 

2007 : les Championnats d'Europe à Strasbourg

 « Les JO sont une possibilité énorme de s'afficher pour un sport confidentiel comme le nôtre. Dans les éditions précédentes, nous n'avons pas eu l'occasion de briller en gagnant des médailles. A Sydney (JO-2000), nous étions trois et à Athènes cinq, avec notamment trois places de finalistes. C'est assez limité pour faire parler de soi d'autant que la Fédération française était en restructuration », reconnaît-il.
 « Maintenant, nous comptons sur Pékin, mais nous ne voudrions plus attendre tous les quatre ans pour mettre en valeur notre discipline qui progresse en France, démontrer nos efforts et les bons résultats obtenus dans toutes les catégories d'âge, dames et hommes », souligne-t-il, espérant que les Championnats d'Europe 2007, organisés à Strasbourg, seront de nature à médiatiser un peu plus l'haltérophilie française

Article DNA du 24 décembre 2006